lundi 16 décembre 2013

Victor Hugo « discours sur la misère » à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849

«Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli.

La misère, Messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir où elle en est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?

Mon Dieu, je n’hésite pas à les citer, ces faits. Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler ; et tenez, s’il faut dire toute ma pensée, je voudrais qu’il sortît de cette assemblée, et au besoin j’en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France. Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment veut-on guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies ?

Voici donc ces faits :

Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtements, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver. Voilà un fait. En voici d’autres : Ces jours derniers, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté après sa mort qu’il n’avait pas mangé depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon!

Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu !

Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m’écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise. Ce n’est qu’un premier pas, mais il est décisif. Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n’importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère!

Et, messieurs, je ne m’adresse pas seulement à votre générosité, je m’adresse à ce qu’il y a de plus sérieux dans le sentiment politique d’une assemblée de législateurs ! Et à ce sujet, un dernier mot : je terminerai là.

Messieurs, comme je vous le disais tout à l’heure, vous venez avec le concours de la garde nationale, de l’armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l’Etat ébranlé encore une fois. Vous n’avez reculé devant aucun péril, vous n’avez hésité devant aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même. Vous avez fait une chose considérable… Eh bien ! Vous n’avez rien fait !

Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé ! Vous n’avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n’avez rien fait tant qu’il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n’avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l’âge et qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l’usure dévore nos campagnes, tant qu’on meurt de faim dans nos villes tant qu’il n’y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur ! Vous n’avez rien fait, tant que l’esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n’avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur fatal l’homme malheureux!»

Victor Hugo

UNE NATION DEVENUE LE PARADIS DES RACISTES, ET D'UN DIVISEUR...
Désormais quasiment plus rien n'est possible en France, ni bien sûr une sortie de la crise, puisque celle-ci nécessiterait que la nation rassemblée derrière un chef lui redonnant confiance, et communiant dans un projet commun de progrès, puisse être mobilisée comme un seul homme, ni davantage une révolution qui lui serait salutaire, en constituant l'occasion pour elle de se débarrasser de toutes les tares structurelles qui l'immobilisent...

Car, sous la propagande d'un système médiatique malfaisant, les citoyens de ce pays n'ont cessé depuis bien des années déjà, de se laisser envoûter par le son des sirènes du racisme et de tous les sectarismes, telles que celles-ci leur chantaient agréablement que les difficultés en tous genres du pays, n'étaient que la faute de quelques autres, quelles que soient alors les dimensions selon lesquelles se trouvaient établis ces autres...

C'est ainsi qu'aux autres traditionnels de la classe sociale, sont venus s'ajouter les autres de l'origine, les autres de la race, ceux de la religion, ceux de la culture, ceux de l'opinion, et bien d'autres encore...

C'est donc contre tous ces autres, tels qu'ils constituent finalement et forcément tout le monde, que sous les incitations de ceux qui jouissent du spectacle des affrontements, tous ont été invités à lutter contre tous, à se défier de tous, et à les détester tous, et c'est malheureusement bien ce qui se produit...

Ce pays est désormais totalement atomisé, au fait de toutes les fractures, sociale, raciale, culturelle, confessionnelle, ou idéologique, et c'est précisément par ce marasme qu'ils ont savamment entretenu, que ceux du pouvoir se sont garantis de ne jamais se voir constituer contre eux, un front uni de citoyens mécontents, tant ceux-ci se trouvent par ailleurs déterminés à s'affronter...

Ce plan machiavélique, basé sur les faiblesses de l'âme humaine a, il faut bien le reconnaitre, parfaitement bien fonctionné, et comme il n'y a désormais plus que les sectaires pour tenir les tribunes, les rédactions, et les antennes, et sauf émergence miraculeuse d'un grand leader charismatique et rassembleur, que pour l'instant on ne voit pas se poindre à l'horizon, les temps difficiles risquent de durer encore...

Paris, le 14 décembre 2013


Richard Pulvar

Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre Foi, notre terre, notre Roi…
Mais leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ?… Ils l’ont dans le cerveau, nous l’avons sous les pieds…
Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu…
On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité !
Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur.
François-Athanase Charette de La Contrie
Commandant en chef de l’Armée Catholique et Royale, fusillé le 29 mars 1796.

samedi 30 novembre 2013

FAUT QUE JE TE PARLE DE...(extrait)

Alors oui c'est vrai parfois j'écris, j'ai tellement de choses à dire que je sais jamais par où commencer. Alors j'engrène et je me fous du reste. J'me sens quand même à l'aise dans ma glaise et rassuré par mes mots, pressuré. Mon truc, cultiver les ambivalences, te perdre entre le oui et le non.
Je veux que tu sois mon otage, à toi de trouver la clé de sol ou je me gondole de rire, laissant la perversion de mes phrases prendre le contrôle de tes bastions.
C'est ce qui m'excite, la manipulation, coté manichéen, j'veux pas que tu saches qui je suis sans m'empêcher de t'envoyer dans la face qui tu es.
Tu sais j'ai déjà assez à faire avec mes codes pour te construire un chemin…
Le libre arbitre il est pour tous, à toi de t'en servir, à toi d'en mourir peut être.
Tes choix t'appartiennent alors viens pas faire ta petite fiotte, je hais les quémandeurs et autres suceurs de bite. Teste ton move in, assis sur le tempo, en espérant qu'il devienne le beat de ta vie.
J'sens dans mes artères un truc qui pulse qui groove et les lumières remplissent mes vides funéraires.
Et puis aussi, j'ai pas la passion non plus des mosquées,des synagodes et des églises. Mon golgotha c'est de niquer la terre promise. Suis centurion plutôt, soulevant poussière sur poussière jusqu'à disparaître derrière.
Qu'est ce que j'en ai à foutre que tu sois noir, blanc ,jaune ou bleu, je m'adresse d'abord aux hommes avant de trouver des connivences entres les couleurs. Si tu crois que mon projet c'est de mélanger du blanc avec du noir pour en faire du gris, dis toi que t'as rien compris.
Trop d'hommes sur terre ? Peut être et tout cas certainement beaucoup trop d'enculés promoteurs de démocraties militarisées, qui avec leurs armes voudraient t'apprendre le mot humanité.
L'uniformité, manteau pesant, mité, clone et marionnettes multipartis.
Toujours le même son de cloche, l'apocalypse et les névrosés des minarets et des beffrois, incantations, psaumes à l'infini, des pansements puants sur les consciences nécrosées.
J'aspire plus à rien, la sève est tarie, les chênes se couchent aux pieds des humains et de leur abysse ...

RANCIDE